Yvan Viallon : Les professionnels libéraux ont souvent des besoins complexes en gestion patrimoniale en raison de leur statut juridique et des spécificités de leur activité.
Par exemple, ils peuvent choisir entre différents types de structures juridiques pour exercer leur activité : entreprise individuelle ou société d’exercice libéral (SELARL, SELAS, SCP) ou société civile professionnelle ou encore société civile de moyens.
Précisons aussi que les professions libérales de santé quant à elles, ont des particularismes et une bonne expérience est un préalable indispensable. Le code de la santé publique distingue en effet trois types de professions de santé : les professions médicales, les métiers de la pharmacie et de la physique médicale et les auxiliaires médicaux.
Pour certaines de ces professions, un décret d’exercice énumère les actes que les professionnels concernés sont autorisés à réaliser. Sept professions de santé disposent d’un ordre professionnel doté d’une fonction de représentation et d’une mission de service public (réglementation de l’activité, juridiction disciplinaire).
Au moment de son installation, le professionnel de santé (médecin, infirmier et auxiliaires médicaux, dentistes, chirurgien-dentiste, kinésithérapeute) peut exercer en nom propre ou en société avec des règles comptables qui peuvent différer.
Il faut savoir par exemple que toutes les professions médicales ne sont pas éligibles au statut de micro- entrepreneur. Les professionnels de santé pouvant prétendre au statut de micro-entrepreneur sont les professionnels cotisant à la CIPAV. Il s’agit, entre autres, des ergothérapeutes, des psychologues, des psychomotriciens et des diététiciens.
Concernant les médecins libéraux ils peuvent exercer dans le secteur 1,2 ou 3. Il faut bien en comprendre les contraintes et les avantages avant d’opter.
Pour les pharmaciens les possibles transferts peuvent être l’occasion de réorganiser le schéma de détention et permettre de modifier la répartition du chiffre d’affaire d’une officine entre médicaments remboursés (génériques et princeps), médicaments non remboursés, parapharmacie et médicaments vétérinaires. Le niveau de marge brute étant lié à la répartition des ventes entre produits remboursables et non remboursables, l’acquisition d’un local professionnel dans un bel emplacement (zone de chalandise) et l’augmentation de la surface de vente sont des vecteurs qui peuvent fortement valoriser l’activité tout en développant le patrimoine immobilier du titulaire.
D’une manière générale sur les professionnels libéraux il est de plus en plus fréquent que leur activité soit mixte : à la fois libérale et salariale . Toute décision générant des conséquences fiscale et sociale, il s’agit d’en bien mesurer tous les impacts.